Thanksgiving (part one)

    À l’heure où Food tv annonce son “Holiday Desert battle”, l’affrontement le plus sucré et calorique de l’année entre animateurs vedettes, je prépare depuis hier ma farce pour dinde — non il n’y a ni jeu de mot ni contrepèterie là-dedans, c’est juste le fait que je parle de dinde qui fait bizarre. Mais n’anticipons pas, le dîner de ce soir sera l’objet de notre Thanksgiving (part two), tout en images. Avant de me lancer, je profite donc des conseils de pros parmi lesquels ma préférée est une vieille à l’accent du Sud à couper au couteau, qui répète Yo! entre chaque vérité comme : “My cake here is a bit over cooked Yo! So you don’t want this to happen.” Il faut dire qu’elle venait de faire revenir un peu longtemps à la friteuse un quatre-quart préalablement cuit puis trempé dans une sorte de mixture au yaourt... L’arrivée de cet ovni culinaire dans l’huile bouillante est très télégénique, la cuisinière recule d’un bon mètre d’un seul coup.

    Autre actualité brûlante, Stephen Colbert, l’Américain que je préfère vraiment, vient de se voir attribuer son propre parfum de glace Ben&Jerry’s : Stephen Colbert’s American Dream — en référence à sa campagne pour les primaires. Un honneur qu’il pensait unique jusqu’à ce que les créateurs de glace lui révèlent qu’un chanteur folk, Willie Nelson, réputé pour ses longues tresses indiennes et son côté bab, avait aussi son parfum. Piqué au vif, il invite le chanteur à son émission pour lui demander des comptes et le faire répondre de ses “ice crimes”. Face à l’intransigeance des deux partis, Colbert fait appel à l’ancien ambassadeur Richard Holbrooke qui leur tend les petites cuillières pour une dégustation comparative et joue le modérateur. Tout le monde se réconcilie autour d’une chanson de Nelson, à la guitare, dont chacun, y compris l’ambassadeur, reprend un couplet.

    Vous vous dites peut-être que je passe ma vie devant la télé mais c’est complètement faux... j’ai découvert le poker sur internet et ça me prend déjà la moitié de la journée !
Plus sérieusement, j’essaie simplement de capter l’esprit de ces vacances de Thanksgiving. Voici par exemple ce que conseillait une responsable des nouveaux arrivants d’une institution internationale :

A perfect day on Thursday might be to have a light breakfast and turn on the television to watch the annual  "Macy's Thanksgiving Day Parade" at 9:00 am--known as the "Macy Day Parade" in New York. Then go to the National Gallery of Art Sculpture Garden Ice Skating Rink to skate or to watch and listen to the really fantastic music they play there.  Next, go home and eat like there is no tomorrow.  Then take a nap.*

    Dont acte : j’ai pris un léger breakfast, j’ai tenu dix minutes devant la parade Macy’s (un peu comme si le 14 juillet sur les Champs s’appelait le Défilé du Monoprix...) où des étudiants en smoking apparaissent en médaillon pour envoyer une pensée émue aux soldats en Irak. Je me dépêche d'écrire pour avoir le temps de faire du patin à glace et très vite je rentrerai fourrer ma dinde... pas le temps pour la sieste.

* Nous soulignons (ndlr)... quel programme !

La prochaine fois ce sera la folie dindière.