Frenchmen in America
Le post de l'invité revient !
C. : Mais qui est-ce ? Et qui a bien pu prendre un tel cliché ? Sont-ce les
mêmes qui se gaussent de l'exubérance grossière de la middle-class américaine ?
Sont-ce ceux qui contemplent avec une moue de dégoût les donuts frémissants
d'huile passer sous une cascade de beurre sucré ? qui s'indignent tout haut au
passage de ces silhouettes massives et molles, agrippées à leur gobelet géant ?
Non, c'est impossible : ce cadrage obscène, ce vulgaire assumé... tout cela
n'est pas digne de l'élégance qui transparaît dans le moindre geste du Français
à l'étranger, et jusqu'à la plus infime de ses pensées...
C. : Ne nous a-t-on pas d'ailleurs montré dans une exposition de la National
Gallery que l'art du snapshot graveleux, ses raccourcis disgracieux, ses
déformations optiques relevaient d'une culture proprement américaine ? Ne
sont-ce pas les Américains qui ont inventé le Kodak et diffusé ses usages les
plus licencieux ? Mais que dire de cet irrespect du mémorial... On sait que
l'attitude "typiquement" américaine n'a jamais été que celle de la religieuse
fascination pour l'incarnation de la démocratie. Au contraire, l'irrespect,
l'ironie devant le sentiment de fierté nationale, le rire pincé ne sortent que
des gorges incrédules des Français. Sans doute faut-il cesser ici de chercher le
typique, le stéréotype, le caractère national. D'où vient cette singulière
tendance du touriste à reproduire des images d'Epinal même quand il se commente
lui-même ?"
C. : Mais qui est-ce ? Et qui a bien pu prendre un tel cliché ? Sont-ce lesmêmes qui se gaussent de l'exubérance grossière de la middle-class américaine ?
Sont-ce ceux qui contemplent avec une moue de dégoût les donuts frémissants
d'huile passer sous une cascade de beurre sucré ? qui s'indignent tout haut au
passage de ces silhouettes massives et molles, agrippées à leur gobelet géant ?
Non, c'est impossible : ce cadrage obscène, ce vulgaire assumé... tout cela
n'est pas digne de l'élégance qui transparaît dans le moindre geste du Français
à l'étranger, et jusqu'à la plus infime de ses pensées...
C. : Ne nous a-t-on pas d'ailleurs montré dans une exposition de la National
Gallery que l'art du snapshot graveleux, ses raccourcis disgracieux, ses
déformations optiques relevaient d'une culture proprement américaine ? Ne
sont-ce pas les Américains qui ont inventé le Kodak et diffusé ses usages les
plus licencieux ? Mais que dire de cet irrespect du mémorial... On sait que
l'attitude "typiquement" américaine n'a jamais été que celle de la religieuse
fascination pour l'incarnation de la démocratie. Au contraire, l'irrespect,
l'ironie devant le sentiment de fierté nationale, le rire pincé ne sortent que
des gorges incrédules des Français. Sans doute faut-il cesser ici de chercher le
typique, le stéréotype, le caractère national. D'où vient cette singulière
tendance du touriste à reproduire des images d'Epinal même quand il se commente
lui-même ?"